Le scandale des ring boys refait surface avec un nouveau procès contre la WWE, Vince McMahon et Linda McMahon. (Photo: Mel Philips Jr.)
Un nouveau procès pour abus sexuels a été intenté contre Vince McMahon, la WWE et TKO, cette fois dans le cadre du « scandale des Ring Boys ».
Le cabinet d’avocats DiCello Levitt a lancé une action en justice contre la WWE, Vince McMahon, Linda McMahon et TKO Group Holdings ce mercredi au nom de cinq victimes du « scandale des Ring Boys », largement documenté depuis les années 90 et notamment mentionné dans le documentaire de Netflix sur Vince McMahon. Le scandale avait été rendu public en 1992 à la télévision américaine après des articles publiés par le journaliste Phil Mushnick.
Le procès affirme que la WWE était au courant des abus sexuels commis par Melvin Phillips Jr., annonceur et responsable de l’équipe qui montait le ring, à l’encontre de garçons mineurs de cette équipe durant les années 80, et qu’elle n’a rien fait pour y mettre un terme. Elle affirme que Phillips ciblait des enfants issus de foyers brisés et que les agressions se produisaient non seulement lors d’événements de la WWE, mais aussi dans des chambres d’hôtel et d’autres lieux où Phillips emmenait les garçons.
Les plaignants de ce procès ont souhaité rester anonymes (nommés John Doe 1 à 5), et ont récemment appris à quel point Vince McMahon et la WWE étaient au fait des événements qui se sont déroulés à cette époque.
« Grâce à la bravoure de nos clients, nous avons enfin la possibilité de demander des comptes à ceux qui ont permis les abus sexuels sans limite et répétés de ces jeunes garçons », a déclaré Greg Gutzler, avocat du cabinet DiCello Levitt, qui dirige l’action en justice. « Le fait que tant de personnes aient été au courant des abus sexuels commis sur les Ring Boys et n’aient rien fait pour les empêcher ou les faire cesser est tout simplement inadmissible. »
« La WWE et les McMahon avaient une responsabilité à l’égard de ces garçons mineurs, et ont manqué à leur devoir de la pire façon qui soit. Nous nous battrons vigoureusement pour faire éclater la vérité sur cet abus systémique, insidieux et qui ont changé leur vie », a déclaré Mark DiCello. « Nous félicitons nos clients pour le courage dont ils ont fait preuve en se manifestant et nous promettons de chercher sans relâche à obtenir justice pour eux. »
Vince McMahon nie toujours
Le camp de Vince McMahon n’a pas tardé à réagir au procès intenté contre lui. Son avocate Jessica Rosenberg a adressé un communiqué au journaliste Brandon Thurston pour démentir en bloc ces accusations, accusant [comme au moment de la révélation du scandale en 1992] le journaliste Phil Mushnick d’avoir menti et les plaignant de réutiliser ces mensonges.
« Il y a plus de 30 ans, le journaliste Phil Mushnick a tenté de faire les gros titres avec ces mêmes fausses allégations », peut-on lire dans la déclaration de M. Rosenberg, avocat de Vince McMahon. « Ces allégations n’ont jamais été prouvées et ont finalement fait l’objet d’un procès en diffamation contre M. Mushnick. Les plaintes pour négligence déposées aujourd’hui contre M. McMahon s’appuient sur les mêmes déclarations absurdes, diffamatoires et totalement dénuées de fondement de M. Mushnick. Nous défendrons vigoureusement M. McMahon et sommes convaincus que le tribunal conclura que ces plaintes sont fausses et infondées ».
La WWE et TKO Group n’ont pas encore réagi aux accusations.
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Le camp de Janel Grant réagit
Ce procès qui tombe quelques mois après celui intenté par l’ancienne employée de Vince McMahon, Janel Grant, pour abus sexuels et trafic sexuel, a fait réagir l’avocate de cette dernière, Ann Callis.
« Les allégations contenues dans le procès intenté par les « Ring Boys » à la WWE sont profondément troublantes. Vince McMahon a fait des abus sexuels et de la traite des êtres humains une caractéristique de la culture de la WWE pendant des décennies. » déclare Ann Callis, avocate de Janel Grant. « Les survivant·e·s comme Janel Grant et d’autres anciens employés de la WWE méritent d’être entendus par la justice. Tous les anciens employés de la WWE qui ont été victimes d’abus sexuels et de harcèlement devraient être autorisés à dire la vérité en renonçant à leurs accords de non-divulgation. Mme Grant se tient aux côtés de tous les survivants de la WWE et estime que M. McMahon, la WWE et toutes les parties impliquées doivent être tenus pour responsables. »