Après la Floride il y a trois mois, la PROGRESS Wrestling se délocalisait pour la seconde fois de son histoire hors de l’Angleterre samedi dernier avec un show présenté à Cologne, en Allemagne, en partenariat avec la wXw.
La promotion allemande, elle, organisait plus tard dans la journée son événement annuel « Shorcut to the Top » dont l’affiche principale voyait trente catcheurs s’affronter pour devenir prétendant numéro un au titre du champion Jurn Simmons. Retour sur un double show inédit.
La PROGRESS Wrestling, partout et pour tous
Ce n’était pas un « Chapter », mais pourtant, la PROGRESS avait tout de même décidé de mettre les petits plats dans les grands pour ses débuts allemands. La plupart des têtes d’affiches de la compagnie étaient présentes et même si les enjeux étaient limités, le show a su facilement conquérir un Live Music Hall pas tout à fait plein, mais garni de fans ayant fait le déplacement depuis les quatre coins de l’Europe. Débuté à 13 heures, cette horaire inhabituelle pour un show de catch n’a pas entamé l’enthousiasme des spectateurs, qui pour certains ont fait la queue pendant près de deux heures, sous la pluie, pour être aux première loges, au plus près du ring. Chaude ambiance donc, qui a, il faut le reconnaître, quand même baissé d’un ton pour les deux derniers combats en raison du manque d’un entracte impossible à réaliser avec l’enchaînement rapide des deux shows.
Et le moins qu’on le puisse dire, c’est que c’est parti sur les chapeaux de roues. Le premier match voyait David Starr faire face au champion PROGRESS Pete Dunne. Une place en opener surprenante pour celui qui est également détenteur du championnat britannique de la WWE, mais qui s’explique par le fait qu’il devait être le soir même présent en Irlande pour la OTT. Bon combat entre deux excellents catcheurs que l’on aimerait de nouveau voir se faire face dans le futur, l’occasion aussi ici de mesurer la très forte popularité de David Starr qui n’aura de cesse de s’accentuer tout au long de la journée.
Le second combat opposait les deux meilleures ennemies Jinny et Laura Di Matteo. Annoncé comme un match simple, Jon Briley, l’un des trois dirigeants de la PROGRESS qui exceptionnellement faisait les introductions lors de ce show, a révélé avant le combat que la vainqueure serait la nouvelle prétendante à la championne Toni Storm. Si l’affrontement a eu du mal à démarrer, la haine réciproque des deux femmes s’est rapidement faite ressentir rendant le match beaucoup plus intense et passionnant à suivre. L’italienne que l’on pouvait considérer jusqu’alors comme un peu frêle dans le ring a sorti une prestation plus que bonne, signant même une victoire surprenante sur une Jinny qui avait pourtant une fois de plus fait apparaître un potentiel énorme.
L’un des seuls regrets du show viendra surement de l’absence d’Ilja Dragunov, déprogrammé en raison d’une urgence familiale. Vainqueur du 16-Carat Gold 2017 de la wXw, il devait faire face au vainqueur Super Strong Style 16 2017 de la PROGRESS, Travis Banks. Un combat que beaucoup attendaient et que l’on espère malgré tout voir un jour. Le Kiwi Buzzsaw a finalement affronté Marius Al-Ani, qui a également remplacé Dragunov face à Matt Riddle dans le show de la wXw. Combat réussi, mais qui a souffert de sa place dans la carte.
Qui dit show événement, dit reformation événementielle. Jimmy Havoc a ainsi retrouvé Rob Lynch et James Davis, dans l’ombre de Regression, leur association passée. Ils ont affronté et vaincu Roy Johnson, Chuck Mambo et Jack Sexsmith, dans un match qui est rapidement parti dans tous les sens, dans le ring, hors du ring, et même sur l’un des bars de la salle. Beaucoup de fun.
WALTER est prêt à porter le titre Atlas
La palme du meilleur affrontement sera décerné à WALTER et Mike Bird, qui s’affrontaient pour devenir challenger au titre Atlas. D’une brutalité sans nom, alliant technicité et démonstration de force incroyable, ce combat restera dans les mémoires des fans présents. Mike Bird en était seulement à sa deuxième participation à un show majeur de la PROGRESS, mais nul doute qu’on le reverra de manière plus régulière dans un avenir proche. Vainqueur, WALTER à lui été fidèle à lui-même, prouvant une fois de plus s’il le fallait qu’il est l’un des meilleurs catcheurs poids-lourds au monde. On retiendra l’image impressionnante du torse en sang de son adversaire, marqué par des chops d’une force extrême et qui résonnent surement encore.
L’autrichien affrontera prochainement Matt Riddle, le champion de la division Atlas, qui a su conserver sa ceinture dans le main-event face Jurn Simmons. Combat intense ici aussi, même si l’on peut s’empêcher de remarquer que le King of Bros n’a pas sorti un match exceptionnel dans l’engagement. Sa victoire est arrivée de manière inattendue, après un échange de coups violents où les deux catcheurs se sont littéralement mis K.O., mais où Riddle est, par chance, retombé sur son adversaire pour le compte de trois.
La wXw a réalisé un sans faute
A peine le temps de se remettre de ses émotions qu’il a fallu quitter le bâtiment et se remettre en rang pour le show « Shortcut to the Top » de la wXw. Cette fois-ci, à 19 heures, la salle était pleine à craquer. 750 fans, qui pour la plupart sont des réguliers de la fédération allemande, étaient prêts à user de leurs voix pour ce qui est tout sauf une pâle copie d’un Royal Rumble.
Et tout comme la PROGRESS un peu plus tôt dans la journée, le show a démarré très fort avec un match triple menace pour le titre Shotgun. Excellent combat, très rythmé, entre celui qui est entré champion Angelico, Emil Sitoci et celui qui ressorti champion, David Starr. C’est la troisième fois que l’homme aux très nombreux surnoms remporte ce championnat et porté par une foule totalement acquise à sa cause, on l’imaginait alors favori pour le main-event. Le deuxième combat sera tout aussi bon entre Matt Riddle et Marius Al-Ani, qui a su remplacé au pied levé Ilja Dragunov.
Pour le troisième match, Kim Ray affrontait dans match handicap la faction Ringkampf, petitement représentée par WALTER et le manager du groupe CMJ. Un match au déroulement brillant, rapidement devenu sans disqualification, où WALTER a notamment étincelé en laissant seul son manager faire face à son adversaire rempli de haine. Table et kendo stick étaient au rendez-vous. Sur la carte, ce n’était peut-être pas le combat le plus excitant, mais à vivre, c’était totalement passionnant et l’investissement des fans était impressionnant.
Le titre unifié de la wXw était aussi aussi remis en jeu dans un combat hors-norme. Le champion Jurn Simmons a défendu avec succès sa ceinture contre Avalanche, au terme d’un combat éprouvant. A près de 250 kilos à eux deux, les deux monstres ont sorti une très bonne performance, de quoi marquer un peu plus le succès total du catch poids-lourds pour cette journée.
Bad Bones a pris tout le monde de court
Pendant le show, une annonce majeure a également été faite : d’août à décembre, un tournoi sera organisé pour couronner la première championne de la wXw. Les quatre participantes seront Pauline (France), Session Moth Martina (Irlande), Jinny (Angleterre) et Melanie Gray (Allemagne). C’est d’ailleurs cette dernière qui a eu le privilège de faire cette annonce avant d’être interrompue par Jinny, qui a sorti une promo magistrale, prouvant un peu plus qu’elle est aussi douée au micro que dans le ring. Les deux femmes en sont ensuite venues aux mains, et on se doute que leurs face à face seront décisifs dans le tournoi.
Enfin, le main-event, le match « Shortcut to the Top ». L’apogée d’une journée réussite et d’un show jusqu’alors sans la moindre fausse note. Sous les règles d’un Royal Rumble, trente catcheurs se sont succédé toutes les 90 secondes, avec « Bad Bones » John Klinger en numéro un et David Starr en numéro deux, prêt à réaliser l’exploit dans son troisième match de l’après-midi. Avec la présence du roster de la PROGRESS dans les vestiaires, il était naturel de voir quelques britanniques participer au combat. Jimmy Havoc, Jack Sexsmith ou encore les London Riots ont donc notamment pris part à la fête. Une fête rapidement entachée par ce qui semblait être une blessure très sérieuse de John Klinger, après une mauvaise réception sur une projection de David Starr. Évacué sous les applaudissement du public, personne ne s’attendait à une simulation, encore moins en voyant l’air complètement hagard de Starr.
Entrées surprises, éliminations inattendues, séquences surréalistes. Tout était absolument au rendez-vous. Dans le trio final, il restait David Starr face aux deux membres de RISE, Pete Bouncer et Ivan Kiev. C’est alors que boitillant, Klinger est revenu… pour tourner contre Starr et l’éliminer sous la bronca des fans ! Révélant un t-shirt de RISE, Bad Bones s’est alors agenouillé, laissant Bouncer et Kiev s’auto-éliminer. Une fin incroyablement bien amenée et orchestrée.
Ensemble, on est plus fort que seul
Si la PROGRESS Wrestling a davantage présenté un show d’exhibition, la wXw a proposé à ses fans, dont l’investissement était exceptionnel, un événement de grande qualité, animé par des rivalités aux dénouements passionnants dans le ring. Ce partenariat, ce mélange de deux fédérations, ne peut qu’apporter du bien aux structures et contenter des fans qui ne veulent surtout pas avoir choisir entre l’une ou l’autre. Au mois d’octobre, ce sera à la wXw d’aller à Londres, pour la deuxième année consécutive. Ces échanges de bons procédés sont surement les meilleurs moyens aujourd’hui pour s’ouvrir à de nouveaux horizons et considéré davantage l’engagement des fans internationaux qui sont déjà adeptes.
Le show de la PROGRESS ne devrait pas être disponible à la demande avant septembre, mais le « Shortcut to the Top » de la wXw sera disponible dès mardi sur wXwNOW.