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D’anciens scénaristes de la WWE racontent « la culture de la peur » qui régnait en coulisse

D’anciens auteurs et scénaristes de la WWE ont raconté leur expérience au sein de l’équipe créative de la WWE, décrivant un « culture de la peur ».

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Six anciens auteurs et scénaristes de la WWE ont raconté leurs mésaventures avec Vince McMahon et d’autres employés de la compagnie de Stamford.

C’est dans un article du site du magazine Rolling Stone que ces six anciens scénaristes de la WWE ont fait part de leurs témoignages quant aux conditions dans lesquels ils travaillaient quand Vince McMahon était encore président de la compagnie de Stamford.

Michael Leonardi était l’un d’eux durant les années 2010. Après avoir eu le droit à une promotion et une augmentation, il s’est vu dire par le responsable des ressources humaines qu’il n’était « pas fait pour ce rôle ». Leonardi raconte avoir eu le malheur d’avoir fait un changement dans le script suite aux remarques de talents à propos d’un passage qu’ils avaient jugé raciste.

« [Vince McMahon] s’est tourné vers moi et m’a dit : ‘Vous ne m’avez pas donné ce que je voulais’. » raconte Leonardi à Rolling Stone. « J’ai répondu : ‘Je comprends, je suis désolé. Nous avons tous revu et nous sommes tombés d’accord, nous avons juste fait une petite modification’. Et là, il s’est mis à me hurler dessus. C’était un moment tellement intense. Je suis reparti la queue entre les jambes ».

Des idées rarement utilisées dans les shows

Leonardi n’est pas le seul à s’être exprimé. D’autres, qui ont occupé un rôle de scénariste à la WWE entre 2016 et 2022 ont témoigné anonymement par crainte de représailles (d’anciens collègues mais aussi de fans de catch). Tous évoquent des comportements abusifs de la part de McMahon et d’autres personnes ayant un poste à responsabilités à la WWE.

Il y est évoqué un règlement que Rolling Stone a pu se procurer, où est énuméré un dress code (costumes pour les hommes, tailleurs/pantalons pour les femmes), une interdiction d’éternuer en présence de Vince McMahon ou encore l’obligation de se lever quand McMahon entre. Interrogé, un porte-parole de McMahon a démenti.

« Peu importe ce qu’il disait dans la salle des auteurs ou s’il aimait [les idées proposées], elles allaient toujours être balancées à la poubelle avant le show. », explique un des anciens scénaristes. « Lorsque le lundi arrivait et que nous nous retrouvions tous en réunion de production, il y aurait autre chose sur la table. Cela ressemblait presque à une blague, comme si nous n’étions là que pour satisfaire les caprices de Vince. »

« Si vous êtes pris pour cible, personne ne vous défend »

Personne ne se révoltait, et personne ne prenait visiblement la défense d’un collègue non plus. « Tout le monde se faisait engueuler tout le temps dans la salle », raconte un ancien auteur. « Il s’agissait plutôt de dire des choses humiliantes ou méchantes [qui étaient ensuite] présentées comme une blague, mais c’était une blague méchante ». Il ajoute : « Si vous êtes pris pour cible dans la pièce, personne ne vous défend, mais c’est parce que s’il le fait, il recevra lui aussi une balle dans la tête. On ne sort pas des tranchées pour quelqu’un, parce que personne ne veut prendre une balle ».

Une femme qui a travaillé dans cette équipe d’auteur a aussi rapporté des abus de la part d’anciens collègues. « Ils me touchaient pour que je me rapproche d’eux », affirme-t-elle. « Ils me tiraient par la taille pour que j’aille quelque part avec eux ou que je me rapproche d’eux. J’étais très consciente que c’était un peu près de mes fesses et que la plupart des gens ne me touchent jamais par la taille. Je me disais : ‘C’est bizarre’. »

Une femme s’est un jour plainte de comportements de collègues et supérieur aux ressources humaines, et la WWE avait suite à cela mis en place une réunion régulière via Zoom entre femmes où celles-ci pouvaient faire part de leurs plaintes, mais cela n’a rien arrangé.

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Une culture de la peur qui fait partie du passé ?

« Quand Vince n’était pas là, c’était incroyable de voir comment les choses se libéraient », raconte un ancien scénariste, décrivant l’ambiance comme « joviale » durant ces moments. « Les gens commencent à parler, la créativité en découlait. Il est évident que son influence et sa façon de gérer les choses ont étouffé le processus. »

Vince McMahon n’est plus aux affaires et ne dirige plus le processus créatif de la WWE depuis son départ de TKO en début d’année. Paul « Triple H » Levesque a désormais pris cette place, et selon Leonardi, l’ambiance s’est grandement améliorée en coulisse.

Mais d’autres anciens auteurs ne sont pas aussi optimistes, expliquant que certaines personnes mises en cause sont encore employées à la WWE. « Il y a beaucoup de gens qui sont complices de la poursuite de cette culture », dit un ancien auteur. « Je doute fort que cela ait changé, même avec Triple H aux commandes. Je ne pense pas que ce soit possible.

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